Séminiare Girard lévi Strauss Scubla Actualités La déshumanisation civilisée Marc Grassin et Frédéric Pochard

Anthropologie structurale et anthropologie mimétique


Séminaire à l'Ecole normale Supérieure
45 rue d'Ulm, 75005 Paris


(ouvert à tous - gratuit)

Lucien Scubla animera, de février à juin 2012, un séminaire mensuel d’anthropologie, destiné à prolonger de la journée Girard/Lévi-Strauss du 27 janvier 2012, organisée par l’ARM et du CIEPFC.



On étudiera les positions respectives de René Girard et Claude Lévi-Strauss, deux grands théoriciens de l’anthropologie, sur des thèmes comme la prohibition de l’inceste, l’articulation de la nature et de la culture, les relations entre les mythes et les rites, la fonction des systèmes de parenté et des rites sacrificiels, etc.


En les confrontant avec des données ethnographiques, on montrera que ni leur désaccord n’est critère de fausseté, ni leur accord, une garantie de vérité. Lorsque Girard et Lévi-Stauss s’opposent, leurs points de vue sont plus souvent complémentaires qu’exclusifs l’un de l’autre. Lorsque leurs positions sont proches, elles n’expriment parfois qu’une illusion partagée, un point aveugle qui leur est commun. S’il est donc nécessaire d’associer leurs perspectives différentes, en les ajustant pour les rendre pleinement compatibles, il faut aussi prendre la mesure de tout ce qui échappe à l’une comme à l’autre. Toutes deux ont une prétention à la complétude qui est irrecevable et il ne suffit pas de réunir leurs apports respectifs pour la satisfaire.




vendredi 9 mars
de
14h à 16h. : « Parenté, sacrifice, procréation »

ENS salle d'histoire


La séance sera consacrée à l’étude d’un des articles les plus célèbres de Lévi-Strauss, « L’analyse structurale en linguistique et en anthropologie » (repris dans Anthropologie structurale, 1958, chapitre 2) qui propose une explication originale des relations privilégiées que l’oncle maternel entretient avec son neveu utérin dans la plupart des sociétés.
Il s’agira d’élucider trois points obscurs de ce texte, que la plupart des commentateurs passent sous silence :
1.    les rudiments de linguistique présentés au début de l’article n’ont aucun lien véritable avec l’analyse anthropologique de « l’atome de parenté » qu’ils sont censés préparer ;
2.    le caractère religieux de la relation avunculaire est fortement souligné dans les propos introductifs, mais ne joue finalement aucun rôle dans la modélisation de l’atome de parenté ;
cette modélisation prend en considération quatre seulement des six relations comprises dans l’élément de parenté, omettant la relation mère-enfant et la relation entre le père et l’oncle maternel


vendredi 30 mars

« Réciprocité, hiérarchie et sacrifice dans les organisations dualistes »,

en salle d’histoire, de 14h à 16h.

        Chez Lévi-Strauss, les notions d’échange, de communication, et de réciprocité, sont étroitement liées et pratiquement interchangeables. La fonction symbolique elle-même, censée constituer la matrice de tous les systèmes culturels, est indissociable de ces notions. Elle est en effet conçue sur le modèle du langage, lui-même réduit à la communication, c’est-à-dire à un échange de mots supposé  homomorphe à l’échange des femmes et à l’échange des biens économiques. Bref, pour l’anthropologie structurale, le principe de réciprocité constitue la clé de voûte de toutes les sociétés humaines.
            Or, curieusement, les organisations dualistes, sociétés composées de deux moitiés exogamiques, dont on attendrait l’illustration la plus simple et la plus claire du principe de réciprocité, présentent presque toujours des propriétés qui paraissent le mettre en défaut. On regardera si l’anthropologie structurale a ou non les moyens de dénouer ce paradoxe.


 vendredi 15 juin, de 14h à 16h, à l’ENS, 45 rue d’Ulm, dans la salle de séminaire du sous-sol du pavillon Pasteur.
         Elle aura pour thème :
 
                 René Girard, lecteur des Mythologiques (de « L'interlude du discret » au mécanisme victimaire, et du mécanisme victimaire à la formule canonique du mythe)

          
         
           
À l’aide des méthodes et des outils, indépendants mais complémentaires, de l’anthropologie structurale et de la « théorie mimétique », nous montrerons que l’opposition du discret et du continu, dont nous avons vu qu’elle n’était pas pertinente pour distinguer le « système totémique » du « système sacrificiel », ne permet pas non plus de dissocier le mythe du rite, comme Lévi-Strauss l’avait tenté dans les Mythologiques

 

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