L'Association Recherches Mimétiques organise des colloques, des conférences et des séminaires en partenariat avec la BnF, l'ENS et d'autres institutions.
Sauver la planète : une unanimité non-violente est-elle possible ?avec Olivier Abel, Christian Arnsperger, Nicola Bouleau, Dominique Bourg, Jean-Pierre Dupuy, Michael Foessel, Dominique Méda, Alain Papaux 7 décembre 2012 Fondation del Duca |
Après-midi
La Planète va mal et le développement durable apparaît de plus en plus comme une chimère. Les négociations internationales sur le climat sont au point mort et il apparaît de plus en plus qu'un processus classique de marchandage sur la base d'intérêts contradictoires a peu de chances d'aboutir à des décisions suffisamment radicales. Au sein même de chaque pays, les remises en cause à opérer dans les modes de vie et l'organisation sociale sont d'une telle ampleur que seules un fort sentiment d'urgence pourrait les rendre acceptables. À elle seule, la raison économique est incapable de susciter les transformations nécessaires dans les comportements et les logiques d'action. Les seuls scénarios d'avenir crédibles sont ceux qui intègrent des ruptures dans l'orientation du développement économique sous l'effet de catastrophes qui, selon toute vraisemblance, ne manqueront de survenir d'ici la fin du présent siècle.
Face un tel constat, nombreux sont ceux qui pensent que le combat mondial contre les périls écologiques – au premier rang desquels le changement climatique – relève d'une logique de guerre, tant il semble impliquer un degré de mobilisation collective qui n'a été observé qu'à l'occasion des guerres modernes. Pour naturelle qu'elle paraisse, la métaphore guerrière est cependant problématique, car elle met en jeu la violence comme ressort central de l'action. Jusqu'ici, en effet, les hommes ont eu besoin d'ennemis ou de victimes émissaires pour transcender leurs intérêts individuels et unir leurs énergies en vue d'un même but. Or, la violence à grande échelle n'est plus seulement moralement inacceptable : c'est désormais une option suicidaire.
La guerre qu'il faut préparer est d'un autre type. Il ne s''agit plus de détruire et tuer mais de s'unir pour sauver ce qui nous est commun afin de rendre possible la poursuite de l'aventure humaine. Quels pourraient être les ressorts anthropologiques et les fondements éthiques d'une telle mobilisation ?
Une fois reconnu le caractère imprescriptible de nos responsabilités à l'égard de l'humanité présente et future, la réponse est à chercher dans une nouvelle compréhension de l'action humaine. Celle-ci n'est pas uniquement régie par la logique de l'accaparement, de la rivalité et de la violence ; elle est habitée par le projet de faire advenir un monde commun vivable et durable qui transcende nos destins individuels. L'émergence de nouvelles problématiques philosophiques autour du Care et de l'éthique de la vulnérabilité peut-être vue comme le signe précurseur d'une révolution des valeurs sous-tendue par une conscience plus aiguë de la fragilité de l'humain. Pour prendre pleinement corps, ce changement devra s'inscrire dans un projet politique et dans un horizon de sens. Pour la première fois dans son histoire, l'humanité doit créer consciemment et en peu d'années les conditions de changements anthropologiques et spirituels qui rendront possibles de nouvelles formes d'existence et d'action collective.
Matin
9h15 – Introduction Bernard PERRET
I – La catastrophe écologique : apocalypse ou accident de parcours ?
9h30– 10 h : Jean-Pierre DUPUY : Limites de la pensée stratégique, défense du catastrophisme éclairé.
10h-10h30 : Olivier ABEL : La crise écologique, un « éboulement » de la civilisation
10h30 – 11h : débat avec la salle
11h15 – 11h30 Pause
II- Transition, rupture civilisationnelle ou conversion ?
11h15 - 11h45 : Dominique BOURG et Alain PAPAUX : Se préparer à faire face aux conséquences sociales (morales, politiques, juridiques, spirituelles et métaphysiques) de la dégradation de la biosphère
11h 45 – 12h15 :Christian ARNSPERGER : Transition écologique, déni des finitudes et renouvellement de la rationalité : Vers une économie écologique existentielle.
12h15 – 13h : débat avec la salle
Après-midi
III – Nouveaux jalons pour l'action humaine
14h15 – 14h45 : Nicolas BOULEAU : Face à la crise climatique, sortir de l'imaginaire économique
14h45 - 15h15 : Dominique MEDA : Prendre soin du monde (Le soin comme nouveau paradigme de l'activité humaine).
15h15– 15h45 : Bernard PERRET : Les ressources d'une Raison revisitée
15h45 – 16h15 : débat avec la salle
16h15– 16h30 Pause
IV – Le Principe Responsabilité en débat
16h30 – 17h : Michael FOESSEL : la démocratie au risque de l'écologie
17h – 17h15 : Réponse de Dominique BOURG
17h15 – 17h30 débat avec la salle
Présentation des intervenants
Olivier Abel est philosophe, professeur à la faculté de théologie protestante de Paris. Auteur de nombreux essais, il est notamment coresponsable du Fonds Ricoeur Dernier ouvrage paru,Le Oui de Paul Ricoeur (Ed. Les petits platons, avec Eunhwa Lee).
Christian Arnsperger est économiste, maître de recherche au Fonds national belge de la Recherche scientifique et professeur à l’Université de Louvain, rattaché à la Chaire Hoover d’éthique économique et sociale. Dernier ouvrage paru : Ethique de l’existence post-capitaliste(2009).
Nicolas Bouleau est mathématicien, spécialiste des risques financiers, Professeur à l'Ecole nationale des ponts et chaussées. Auteur de plusieurs essais et ouvrages scientifiques, il est lauréat du prix Montyon de l'Académie des sciences.
Dominique Bourg est philosophe, professeur à l'Université de Lausanne et membre du comité stratégique de la Fondation Nicolas Hulot. Il est notamment l'auteur de Vers une démocratie écologique : Le citoyen, le savant et le politique (Seuil 2010, avec Kerry Whiteside).
Jean-Pierre Dupuy est philosophe, professeur émérite à l'Ecole Polytechnique et professeur à l'université Stanford. Dernier ouvrage paru, L'Avenir de l'économie : Sortir de l'écomystification(Flammarion 2012)
Michael Foessel est philosophe, professeur des universités à l'Ecole pratique des hautes études, spécialiste de philosophie morale et de philosophie politique. Dernier ouvrage paruAprès la fin du monde(Seuil, octobre 2012).
Dominique Méda est philosophe et sociologue, titulaire de la chaire « Reconversion écologique, travail, emploi, développement durable » au Collège des études mondiales (Fondation Maison des sciences de l'homme). Elle a notamment publié Au-delà du PIB. Pour une autre richesse(Flammarion, 2008).
Alain Papaux est professeur de méthodologie juridique et de philosophie du droit à l'Université de Lausanne et professeur d'épistémologie juridique à l'Académie européenne de théorie du droit, à Bruxelles. Il a notamment co-dirigé avec Dominique Bourg l'ouvrage collectif Sobriété volontaire : En quête de nouveaux modes de vie (Labor et Fides 2012)
Bernard Perret est ingénieur, socio-économiste et essayiste. Dernier ouvrage paru : Pour une raison écologique (Flammarion 2011).
Le moment 1806 :Hegel, Clausewitz, HölderlinCONFERENCE DE BENOIT CHANTRE 8 juin 2012 Collège de France |
L’Europe entre Hitler et StalineConférence de TIMOTHY SNYDER25 octobre2012 Cette rencontre est co-organisée par The Thiel Foundation, le Département d'Histoire de Sciences Po - Paris et le Mémorial de la Shoah. |
Video |
Les « Conférences René Girard », qui se tiennent à Paris et à l’université Stanford, donnent la parole à de grands intellectuels d’Europe et d’ailleurs, dont l’œuvre entre en dialogue ou en écho avec celle de René Girard. Timothy Snyder, a inauguré ces conférences en 2012.
Né en 1969, Timothy Snyder est professeur d’histoire à l’université de Yale. Son livre, Terres de sang, a été très remarqué aux États-Unis à sa sortie en 2010. Il a été depuis traduit dans de nombreuses langues.
Son propos est en effet aussi ambitieux qu’innovant. Pour la première fois, un historien tente de mettre en parallèle les crimes de masse que les nazis et les Soviétiques perpétrèrent entre 1933 et 1945, causant lamort de 14 millions de personnes. Essentiellement des femmes, des enfants et des vieillards. Un même espace aura été le théâtre de ces massacres, celui que l’historien appelle les « terres de sang », qui s’étendent de la Pologne à l’Ukraine et de la mer Baltique à la mer Noire. Au cœur de l’Europe, au contact des « plaques tectoniques » allemande et soviétique, des peuples voués à une haine ancestrale auront été les victimes de deux totalitarismes conjugués. Staline affama l’Ukraine. Puis vint la Grande Terreur. Sur ces mêmes « terres de sang », le nazisme causera la mort des deux tiers des 14 millions de victimes de la période, dont 5,4 millions de Juifs.
Au-delà des calculs morbides, Timothy Snyder raconte des vies brisées et rapporte de poignants témoignages. Ce faisant, il s’interdit de rendre un totalitarisme plus responsable qu’un autre. C’est dans cette perspective que ses recherches semblent dialoguer souterrainement avec la pensée de René Girard, et singulièrement avec Achever Clausewitz (Flammarion, « Champs », 2011). Car, montrant deux totalitarismes en guerre sur un même territoire, Snyder décrit ce qui eut lieu comme une « escalade de la violence », menant à la barbarie la plus brutale. L’auteur ne cite pas cependant René Girard, mais le concept de « complicité belligérante », qu’il reprend à François Furet, n’est pas sans évoquer l’hypothèse mimétique.
De fait, il semble possible d’aborder aujourd’hui ces deux totalitarismes, frères ennemis qui se sont encouragés dans leur logique meurtrière, aspirant tous deux à la destruction totale de leurs ennemis. Ces modèles politiques se sont ainsi concurrencés, s’imitant dans l’horreur. Ils s’affrontèrent ainsi, non parce qu’ils étaient différents, mais au contraireparce qu’ils se ressemblaient. Dans un tel contexte, leur guerre aura bel et bien été clausewitzienne – « la continuité de la politique par d’autres moyens » –, à cette différence près qu’il n’y eut là nulle politique pour stopper les effets de ce mimétisme apocalyptique.
TIMOTHY SNYDER
Timothy Snyder, professeur de l’histoire de l’Europe centrale et orientale à l’université Yale, auteur du livre Terres de sang (traduction parue aux Editions Gallimard, 2012).
T. SNYDER 251012 from Pôle Audiovisuel Sciences Po on Vimeo.
Conférence à Stanford , le 13 mars 2013 dans le cadre des "Girard Lectures"
Le sens de l'histoireENTRETIENS ENTRE RENE GIRARD ET BENOIT CHANTRE à l'occasion de l'exposition "Traces du Sacré" L2008 Centre Pompidou |
Understanding New Wars COLLOQUE INTERNATIONAL ORGANISE PAR HARALD WYDRA (Faculty ofPolitics, Psychology, Sociology, and International Studies, University ofCambridge) décembre 2008
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Comprendre la violence vécue par les personnes en situation d'extrême pauvretéConférence international ATD Quart MondeCONférence de Puul Dumouchel "Violence et banalisation de la misère". 26 janvier 2011 |
La guerre mondialeCOFERENCE DE MICHEL SERRES 27 janvier 2008
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Contrairement à l’usage courant, on appellera « guerre mondiale » celle que nous menons contre le monde.
On cherchera donc à définir la guerre usuelle, ainsi que le terrorisme, pour poser enfin la question de la violence que nous exerçons contre notre environnement.
Michel Serres, philosophe, membre de l’Académie française et professeur à l’université Stanford.
La menace nucléaire, notre nouveau sacré :de Ben Laden à HiroshimaCONFERENCE DE JEAN-PIERRE DUPUY 10 juin 2008 Collège des Bernardins |
L'apocalypse nucléaire est à la pensée stratégique ce que la crise sacrificielle est, dans la théorie de René Girard, à la science de l'homme : un centre absent dont découle tout ce qui est.
Cette menace est un trou noir, dont l'existence invisible se repète par l'attraction qu'il exerce sur les objets de son voisinage.
Jean-Pierre Dupuy
Jean-Pierre Dupuy, polytechnicien et ingénieur des mines, est professeur de français et chercheur au Centre d'Etude du Langage et de l'Information (C.S.L.I.) de l'Université Stanford, en Californie. Il est aussi philosophe des sciences, et a enseigné la philosophie sociale et politique et l'éthique des sciences et techniques jusqu'en 2006 à l'École polytechnique. Il est membre de l'Académie des technologies. Publications récentes : Petite métaphysique des tsunamis (2005) ; Retour de Tchernobyl, Journal d'un homme en colère (2006) ; La marque du sacré : essai sur une dénégation (2009) ; Dans l'œil du cyclone (2009).
Ivan Illich (7) - « La crise et le sacré : Illich et Girard » par Jean-Pierre Dupuy from CMSG on Vimeo.
Violence génocidaire et rationalitéCONFERENCE DE PAUL DUMOUCHEL 25 mars 2008
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Entre l’irrationalité (économique et militaire) des politiques génocidaires, et la rationalité technologique des pratiques d’extermination, quels liens rattachent la vilence extrême avec ce que nous nommons la raison.
Par Paul Dumouchel, philosophe et professeur à l’université Ritsumeikan de Kyoto.
Voir la vidéo de la conférence de Paul Dumouchel
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La relation franco allemande.
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Il s’agira de faire le point sur la relation franco-allemande de 1945 à nos jours. Dans l’horizon du cinquantenaire de la rencontre Adenauer-De Gaulle à Reims en 1962, la parole sera donnée à des historiens, des philosophes, des économistes, des spécialistes de stratégie, des scientifiques, des artistes et des théologiens, qui tous aborderont la question de l’identité de l’Europe et de son avenir.
Les Actes du colloque ont été publiés aux Editions Parole et silence (ISBN 978-2-249-62023-2)
Les terrorismes contre la guerreCOLLOQUE INTERNATIONAL décembre 2007
Centre Georges Pompidou
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