Perspective sur le sacrifice autour de Georges Bataille, Roger Caillois, Roberto Calasso, Alain Daniélou, René Girard et Michel Leiris

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Ce colloque organisé à la BnF, le 19 octobre 2019 , en partenariat avec l'ARM étal FIND, a pour objet d’introduire et d’approfondir la réflexion sur le rapport entre le sacrifice et la violence, en tant que pratiques fondatrices de l’humain.

Il s’agira donc de confronter des auteurs liés à des positions « hétérodoxes », remettant en question certains régimes de vérité dominants dans le champ des sciences humaines (anthropologie, philosophie, histoire des religions, sociologie).

Les auteurs abordés sont des penseurs et des écrivains qui, d’une façon ou d’une autre, se sont situés ou se situent encore à contre-courant de leur temps : Georges Bataille, Roger Caillois, Roberto Calasso, Alain Daniélou, René Girard et Michel Leiris.

L’Association recherches mimétiques (ARM) et la Fondation Inde-Europe des nouveaux dialogues (FIND) mènent une série de recherches transversales au sujet du sacrifice et de sa relation à la violence.

La dimension « transversale » signifie qu’est pris en compte le caractère constitutif des éléments subjectifs dans la réception d’une tradition. Cette perspective permet d’appréhender autrement le phénomène du religieux archaïque et l’institution du sacrifice.

Libéré de sa connotation négative (où il est considéré comme arbitraire et contingent) et pris dans le sens d’un enrichissement herméneutique, l’élément subjectif, propre à la littérature où tous ces écrivains s’enracinent, ouvre un horizon d’interprétation différent et une pluralité de registres d’expérience.

Nous veillerons donc à distinguer « expérience » et « observation », une différence qui, depuis les origines de l’ethnologie, s’avère assez problématique. La rationalité occidentale moderne a en effet toujours tenté de délimiter un discours scientifique. Ce projet suppose un universalisme et la configuration d’un monde qui se posent comme supérieurs à d’autres pratiques et modes de vie (soi-disant « primitifs » ou « archaïques »).

Cette rationalité, incarnée de façon totalisante dans la dialectique hégélienne et dans le regard spécialisé des sciences particulières du XXe siècle, a été mise en question par un savoir considéré comme « non-scientifique » (ou purement subjectif), lié à la littérature en tant que trace d’une expérience vécue.

Il en est ainsi de la réception française d’Alexandre Kojève et de la redécouverte de la pensée mythique sous l’influence de Sylvain Lévi et Marcel Mauss. Tous les auteurs liés à cette mouvance ont montré l’impossibilité de se détacher de la subjectivité pour constituer un objet scientifique.

Le colloque abordera ainsi le statut et la valeur de cette dernière, pour comprendre le rapport entre violence et sacré, expérience et vérité, rupture et légitimation, ceci au-delà d’un discours savant dominé par l’histoire des religions, l’ethnologie et la philologie.

Aborder des auteurs « hétérodoxes » comme Georges Bataille, Roger Caillois, Roberto Calasso, Alain Daniélou, René Girard et Michel Leiris pourrait ainsi contribuer à repenser les limites de la description « objective », ainsi que l’espace ouvert par la subjectivité critique.

Auteurs et intervenants

  • Georges Bataille par Jean-Philippe Milet (Collège international de philosophie)
  • Roger Callois par Etienne Helmer (Université de Porto Rico- Etats Unis)
  • Roberto Calasso par Silvia d’Intino (EHESS)
  • Alain Daniélou par Adrián Navigante (FIND)
  • René Girard par Paul Dumouchel (Université Ritsumeikan de Kyoto)
  • Michel Leiris par Anne Prunet (Université de Caen)

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