Conférence de Christine Orsini
Trois siècles exactement séparent René Girard (Avignon, 1923) et Blaise Pascal (Clermont, 1623). Trois siècles au cours desquels la civilisation occidentale est devenue la première civilisation athée de l’histoire. Quand on lit les Pensées, aujourd’hui, on célèbre un immense écrivain qui a une vision « tragique » de la condition humaine.
René Girard n’a recouru à Pascal que dans Achever Clausewitz co-écrit avec Benoît Chantre ; de plus, son anthropologie à vocation scientifique n’est pas dans le style de la « vraie philosophie » qui se dégage des Pensées ; alors pourquoi une lecture girardienne de Pascal ?
On verra, je l’espère, qu’il y a bien des raisons d’opérer un rapprochement entre les thèmes pascaliens et les thèses de la théorie mimétique. Mais notre première motivation a été de contrer les lectures anti-religieuses de Pascal par une lecture qui prend au sérieux la Révélation évangélique, centre de gravité aussi bien de l’entreprise girardienne que des « fragments » de l’ouvrage projeté par Pascal, une « Apologie de la religion chrétienne ».
Agrégée de philosophie et secrétaire générale de l’Association Recherches mimétiques (ARM), Christine Orsini a contribué à "René Girard et le problème du mal "(Grasset, 1982) et au colloque de Cerisy « Autour de René Girard » en 1983. Elle est également l’auteur de "La Pensée de René Girard "(Retz, 1984) et récemment "René Girard" (Coll "Que sais-je" PUF, 2018).
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