Ancien événement

01/06/2012Tragique et tragédie. Autour de la Violence et le sacré

LE TRAGIQUE ET LA TRAGÉDIE

Autour de "La Violence et le Sacré"

Vendredi 1er juin 2012

de 9h00 à 17h

Bibliothèque nationale de France
Site Richelieu
Salle des Commissions


avec François Athané, Benoît Chantre,  Pierre Judet de la Combe , Patrice Loraux , Jean-Michel Rey, Lucien Scubla .


ENREGISTREMENT DE LA MATINEE



Le but de cette journée sera de tenter un bilan critique de la lecture que René Girard fait de la tragédie grecque dans La Violence et le Sacré (1972). Il s’agissait pour lui d’analyser le mécanisme victimaire à travers le prisme de l’Œdipe-Roi de Sophocle et des Bacchantes d’Euripide. Cette lecture attentive lui permettait de dégager les traces d’une « crise sacrificielle », d’une confusion des violences légale et illégale à l’origine de l’institution du sacrifice : témoignant d’un progrès décisif dans l’intelligence du rituel, la tragédie grecque mimerait la contagion des désirs rivalitaires, ceci jusqu’à l’expulsion du pharmakos.

Cette reconstruction du religieux archaïque avait une autre fonction, que révéla le troisième livre de René Girard, Des choses cachées depuis la fondation du monde (1978) : proposer une analyse de la révélation judéo-chrétienne comme révélation de la victime innocente. Sur l’auto-transcendance des sociétés « primitives », capables d’extérioriser leur violence sous la forme du sacré, vient alors se greffer une autre transcendance : celle d’un Dieu étranger à la violence des hommes et se révélant au coeur du mécanisme victimaire. Il y a là une manière originale de reconduire les schèmes de l’analyse typologique, en faisant de l’archaïque dans son ensemble une préfiguration du judéo-christianisme.

C’est ce montage dont nous voudrions éprouver la validité autour de l’exemple de la tragédie grecque. Le livre de Pierre Judet de la Combe, Les Tragédies grecques sont-elles tragiques ? (2010) apporte à cette perspective des éléments d’analyse philologiques du plus grand intérêt,  dont il importera de tenir compte. Nous nous demanderons ainsi comment René Girard, grand lecteur de Hölderlin et de Simone Weil, s’inscrit (ou ne s’inscrit pas) dans le cadre de la réflexion philologique des XIXe et XXe siècles, qui vise à faire du modèle grec une figure égale, sinon supérieure au modèle biblique.


Planning de la journée à venir
  • 9.30 - 10.00 Benoît Chantre (Président de l’Association Recherches Mimétiques et fellow de la Fondation Imitatio) : « René Girard et la tragédie grecque : une introduction. »
  • 10.00-10.30 François Athané (agrégé et docteur en philosophie) : « On égorge une enfant. Cinq thèses de René Girard à l’épreuve de L’Orestie d’Eschyle. »
  • 10.30-11.00 Lucien Scubla (agrégé de philosophie, docteur en anthropologie et membre du Centre de Recherche en Épistémologie Appliquée de l’École polytechnique) : « La crise sacrificielle dans la tragédie grecque, d’après les analyses complémentaires de Walter Burkert et de René Girard. »
11.00-11.45 Débat
  • 11.45-12.15 Jean-Christophe Goddard (professeur des Universités à l'Université de Toulouse le Mirail)  : « Hölderlin ou le rythme impossible. »
12.15-13.00 Débat— suivi de la pause déjeuner
  • 14.30-15.00 Pierre Judet de la Combe (directeur d'études à l'École des Hautes Études en Sciences Sociales) : « Tragique et tragédie, le moment 1800 »
  • 15.00- 15.30 Jean-Michel Rey (professeur émérite des universités à Paris VIII, département de littérature française) : « Sur quelques thèmes de René Girard »
  • 15.30-16.00 Patrice Loraux (maître de conférences à l'Université Paris I, Panthéon-Sorbonne) : « Une tragédie grecque est aussi un irréductible »
16.00 - 17.00 Débat et conclusion de la journée



 
Dernière modification : 22/04/2014

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