Evénements 2016

 

OLIVIER REY

Quand le monde s'est fait nombre

Samedi 3 décembre 2016
Bibliothèque nationale de France

Site François Mitterrand, salle 70

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Rey

Video, durée 90 min

 

Conférence d'Olivier Rey sur son dernier livre paru aux Editions Stock

 

La statistique est aujourd’hui un fait social total : elle règne sur la société, régente les institutions et domine la politique. Un vêtement de courbes, d’indices, de graphiques, de taux recouvre l’ensemble de la vie. L’éducation disparaît derrière les enquêtes PISA, l’université derrière le classement de Shanghai, les chômeurs derrière la courbe du chômage… La statistique devait refléter l’état du monde, le monde est devenu un reflet de la statistique.


 

 

Olivier Rey est né en 1964 à Nantes. Après avoir étudié à l’École polytechnique, il a obtenu un doctorat de mathématiques et est entré au CNRS. Parallèlement à ses activités de mathématicien, il a développé une pensée critique sur la place prise par la science dans nos sociétés, exposée dans un livre intitulé Itinéraire de l’égarement. Du rôle de la science dans l’absurdité contemporaine (Le Seuil, 2003). Son ouvrage suivant, Une folle solitude. Le fantasme de l’homme auto-construit (Le Seuil, 2006), a prolongé la réflexion en partant d’un fait concret : le changement d’orientation des enfants dans les poussettes qui s’est opéré au cours des années 1970 – symptôme de la propension des sociétés modernes à tourner le dos aux héritages qui les fondent, au risque de l’effondrement.

 

 

 

 

 

BENOIT CHANTRE

Les derniers jours de René Girard
 

Jeudi décembre 2016

Les jeudi de la Libraire La Procure

 

Chantre

Video, durée 30 min

 

 

 

​JEAN-CLAUDE GUILLEBAUD
  "Nous devons réapprendre 
à penser la guerre"

Lundi 28 novembre 2016
 

Bibliothèque nationale de France

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Video, duréeGuillebaud 60 min

 

Jean-Claude Guillebaud, qui fut longtemps un brillant correspondant de guerre, invite les lecteurs de son dernier ouvrage,

Le Tourment de la guerre paru début 2016 aux éditions L’Iconoclaste, à suivre son périple vertigineux dans le temps et dans l’espace, des mémoires des combattants aux travaux des théoriciens et des polémologues en passant par l’arpentage des champs de bataille. Il nous conduit ainsi de la guerre du Péloponnèse racontée par Thucydide aux attentats de 2015, aux combats avec l’État islamique et aux afflux de réfugiés. Son ouvrage nous permet de mieux discerner les invariants et les évolutions de ces états de violence particuliers que sont les guerres, de « réexaminer [leurs] ressorts, anciens et nouveaux » : affaires des princes ou des peuples, des armées de métier ou de la levée en masse, réglées ou déchaînées, affrontements symétriques ou asymétriques, à enjeux territoriaux ou idéologiques, guerres de religion, conflits idéologiques, guerres confessionnalisées et religions persécutées à l’occasion des guerres ou en dehors, drones contre attentats suicides…

 

Il nomme sa préoccupation de la guerre un « tourment », d’un beau mot qui dit la « vive douleur » mieux que l’insuffisant « souci » ou l’excessif « dégoût ». Car la guerre ne relève pas du seul souci des victimes ni du dégoût du sang lorsqu’elle exerce une indéniable fascination ; elle est parfois vécue, non sans quelques raisons, comme un rituel de régénérescence de sociétés s’adonnant aux « délices de Capoue » entre deux conflits. La guerre n’est pas que le mal. Et elle ne semble pas pouvoir être interdite a priori, quelles que soient les circonstances.

 

Fidèle à René Girard, Jean-Claude Guillebaud nous fait entendre « la voix méconnue du réel » entre idéalisme héroïque et réalisme politique. Rien n’est simple en effet dans des oppositions aussi tranchées en apparence que peur et courage, pacifisme et bellicisme, antimilitarisme non-violent et respect dû au soldat, rutilance des uniformes et pestilence des charniers, héroïsme et horreurs psychiques autant que physiques, pillage et fraternisation, partisan et terroriste, contention et montée aux extrêmes de la violence…


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PIERRE MANENT

"Jules César" de Shakespeare, ou la tragédie de la république

Lundi 17 octobre 2016
 

Sciences Po, Amphi Boutmy

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videoVideo, durée 30 min

 
Lundi 17 octobre 2016 à SciencesPo (Amphithéâtre Boutmy)

 

Conférence organisée dans le cadre des 3Conférences René Girard" par la Fondation Imitatio et le Cevipof / Sciences Po.  

Séance présidée par Pascal Perrineau (CEVIPOF)

 

La république n’est pas un simple arrangement politique, un simple régime, fût-il le meilleur. Elle est la grande épreuve de l’âme. Comment vivre durablement dans cet élément du "commun" qui commande à tous et auquel tous désirent commander ?

 

La Tragédie de Jules César de Shakespeare donne à voir le moment où le souci du commun est épuisé et où le commandement échoit à la volonté la plus forte. Cette volonté finit par se détacher du corps qui la portait : l’assassinat de César fait advenir le pouvoir irrésistible de son Nom. Désormais, "César" devient un nom commun, et pendant  deux millénaires,  des "douze Césars" au Tsar et au Kaiser, ce nom désignera le plus grand pouvoir.

 

La république est en nous plus que nous ne sommes en elle. Elle n’a pas plus de force que nous n’en avons. La question est devant nous : quel dénouement donnerons-nous donc à la tragédie de notre république ? 

 

 

PIERRE MANENT

 

Directeur d'études honoraire à l'EHESS, Pierre Manent est l’auteur de nombreux ouvrages de philosophie politique, dont Naissances de la politique moderne : Machiavel,Hobbes, Rousseau (1977), Cours familier de philosophie politique (2001), La Raison des nations. Réflexions sur la démocratie en Europe (2006), Montaigne. La vie sans loi (2014) et Situation de la France (2015). 

 

> VOIR LA CONFERENCE 

 

 

 

Décalogue 6: "Tu ne seras pas luxurieux" K.Kieslowski (1988)

Ciné-club animé par Yves Vaillancourt, écrivain, photographe, professeur de philosophie au collège Ahuntsic de Montréal

Samedi 11 juin 2016,
Bibliothèque nationale de France

 

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décalogue 

 
Le Décalogue de Kieslowski est une oeuvre basée sur les dix Commandements. Il contient dix épisodes, présentés à la télé polonaise en 1988.


De manière générale, le Décalogue illustre la manière dont les hommes brisent les interdits et prennent difficilement, dans la douleur, conscience du bien.

Dans Décalogue 6, un jeune homme épie une femme dont il se déclare amoureux. Il entre par effraction dans sa vie privée de plusieurs manières. Il en vient à la rencontrer et à tout lui avouer. La femme, très séductrice, est piquée dans sa curiosité et invite le jeune homme chez elle. L'aventure amoureuse se termine abruptement et l'homme tente ensuite de se suicider. À partir de ce moment, c'est la femme qui épie son retour et semble s'intéresser à lui.

Décalogue 6 met en scène le caractère mimétique du désir, lié à la présence d'un médiateur, et place les deux personnages principaux de ce film dans une position de réversibilité bien mimétique elle aussi. Il y a également dans tout le Décalogue une symbolique religieuse, chrétienne, par laquelle s'effectue la révélation, comme Girard a voulu le démontrer. Les personnages de Décalogue 6 ne s'appellent pas Madeleine et Thomas pour rien.

 

 

LIRE LA CONFERENCE DE YVES VAILLANCOURT

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Entretiens de René Girard avec Pierpaolo Antonello (Univerité de Cambridge) sur les Dix Commandements 

 

 

 

 

 

Yves Vaillancourt est Professeur de philosophie au Collège Ahuntsic, Montréal, depuis 1993.

Auteur de nombreux romans, Yves Vaillancourt a également écrit des essais dont Jeux interdits, essai sur le Décalogue de K. Kieslowski (Presses de l’Université Laval, 2014, repris par Hermann, France), où il  propose une clé d'interprétation de l’œuvre cinématographique du réalisateur Krzysztof Kieślowski, basée sur la théorie mimétique de René Girard.

Yves Vaillancourt

 

Jeux interdits - Essai sur le Décalogue de Kieślowski

 

 

 → Extraits du livre

Prologue : Une approche contemporaine du bien et du mal

 

Première partie : Sur le mimétisme comme modus operandi

 

 

 

→ Critique dans la revue Séquence -Revue du cinéma

Livre Vaillancourt

 

 

 

 

 

Les "Sonnets" de Shakespeare et la théorie mimétique

Conférence de Joël Hillion

lundi 23 mai 2016
Centre Bernanos 75009 Paris

 

Shakespeare

 
  

 

 

enregistrement à venir 

 

 

 Dans Shakespeare. Les Feux de l’envie, René Girard accorde une place toute particulière aux Sonnets. Il les situe parmi les œuvres de premier plan du poète-dramaturge. Il voit même en eux le creuset de toute la création de l’écrivain. « Certains sonnets, écrit-il, sont si spectaculaires du point de vue qui nous occupe [la théorie mimétique] que j’ai longtemps caressé l’idée de commencer [mon étude] par eux. » Parlant des Sonnets, René Girard dit encore qu’il voit « dans [leur] auteur le meilleur interprète de ses propres œuvres. » L’année 2016 étant celle de la commémoration de la mort de Shakespeare, le 23 avril 1616, il est bon de se pencher sur son œuvre la moins connue et sûrement la plus personnelle.

 

   À travers les Sonnets, on peut retrouver tout le langage mimétique cher à René Girard. Mieux même, la puissance du verbe shakespearien, son énergie poétique renforcent notre perception des grands thèmes tels que la rivalité mimétique, le modèle-obstacle, la jalousie, la méconnaissance, le double bind, jusqu’à la « conversion créatrice » ou « conversion romanesque ». Inspirateur de Girard, Shakespeare se révèle être… son meilleur élève ! C’est à la lumière des Sonnets que je propose d’aborder la théorie mimétique. Il s’agit moins d’« expliquer » la poésie de Shakespeare que de s’approcher de ce que Shakespeare nous explique à travers ses Sonnets. Cela peut se faire à partir d’une lecture de quelques sonnets choisis.

 

   Extraits (dans ma traduction)

 

   Le triangle mimétique - Sonnet 42 :

 

      Tu l’aimes parce que tu sais bien que je l’aime ;

      Et parce qu’elle m’aime, elle se joue de moi,

      Laissant celui qui m’aime approuver son dessein.

      Si je te perds, le gain est pour celle que j’aime,

      Si je la perds, mon ami recouvre ma perte…

 

   La jalousie mimétique « dans laquelle le sujet œuvre activement à son malheur », comme le rappelle Jean-Pierre Dupuy dans son dernier ouvrage  - Sonnet 61 :

 

      Est-ce ta volonté de maintenir ouverts

      Mes yeux ensommeillés dans la nuit harassante ?

      Est-ce là ton désir de briser mon repos

      Quand ton ombre apparaît qui abuse ma vue ?

      […]

      Non ! ton amour est grand mais pas aussi puissant :

      C’est mon amour qui maintient mon œil éveillé,

      Seul mon fidèle amour terrasse mon repos,

      Et s’il se fait gardien, c’est par amour pour toi.

 

                                                                                              Joël Hillion


Joël Hillion est professeur d’anglais, passionné de Shakespeare et de René Girard. membre de l'ARM. Il s’est consacré, depuis de nombreuses années, à interpréter l’œuvre du poète anglais à la lumière de la théorie mimétique. Joël Hillion est notamment l'auteur de "Le

désir mis à nu", "Shakespeare et son double" et plus récemment  Les "Sonnets de Shakespeare" (édition L'Harmattan), traduit et commenté par Joël Hillion.  

 

Joël Hillion a participé au colloque organisé en 2012 par l'ARM et l'Institut du Monde anglophone "Girard, lecteur de Shakespeare" (écouter le colloque). Il a également animé en juin 2015 le ciné-club sur le film "Beaucoup de bruit pour rien", ("Much Ado About Nothing") de Kenneth Branagh.

 

 

 

 

Œuvres publiées :

 

aux Éditions du Club Zéro :

 

2011 : Les Sonnets de Shakespeare, traduction originale

 

2015 : Shakespeares Sonnets, édition bilingue

 

 aux Éditions de L’Harmattan :

 

2011 : Shakespeare et son double,

Les sonnets de Shakespeare à la lumière de la théorie mimétique de René Girard, essai 

 

2012 : Le Désir mis à nu,

Le désir mimétique révélé à travers le langage de Shakespeare dans les Sonnets, essai

 

 

2015 : Les Sonnets de Shakespeare, édition bilingue, traduction et commentaires, 774 pages 


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Hommage à René Girard
par Jean-Michel Oughourlian

Samedi 6 décembre 2014, 9h30 à 17h00
Médiathèque d'Issy les Moulineaux (92)

 

 

oughourlian 1​Video, durée 45 min

 
 

 

 

   

Neuropsychiatre de l´Hôpital Américain de Paris depuis 1974, puis chef du service de psychiatrie à de 1981 à 2007, Jean-Michel Oughourlian tente d´appliquer les thèses de René Girard dans le domaine de la psychologie et de la psychopathologie. Il a collaboré avec René Girard, avec qui il publie, en 1978, Des choses cachées depuis la fondation du monde. Son deuxième livre, Un mime nommé désir (1982) porte sur les phénomènes de transe, d´hystérie et de possession qu´il décrypte à l´aide de la théorie mimétique.

 

En 2007, il publie Genèse du désir, où il est question des dernières découvertes en neurosciences (neurones miroirs) ainsi que des éléments pour une psychothérapie des couples. Son dernier livre Le Troisième Cerveau (2013) dessine une nouvelle psychologie et une nouvelle psychiatrie, qui imposent notamment une autre gestion de l'altérité, fondée sur la « dialectique des trois cerveaux » : le cerveau cognitif, le cerveau émotionnel et le cerveau mimétique, celui de l'altérité, de l'empathie, de l'amour comme de la haine.

 

 

Bibliographie

 

Des Choses cachées depuis la fondation du monde. Recherches avec René Girard et Guy Lefort, Paris, Grasset, 1978.

Un mime nommé désir (1982), Paris, Grasset.

Genèse du désir (2007), Paris, Carnets Nord, 2007. (The Genesis of Desire, trans. Eugene Webb, Michigan State University Press, 2010).

Psychopolitique. Entretiens avec Trevor Cribben Merrill, préface de René Girard, Paris, Ed. Francois Xavier de Guibert, 2010..

Le Troisième Cerveau, Albin Michel, 2013. 

 

 

 

Interviews de Jean-Michel Oughourlian

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Le Troisième Cerveau, Albin Michel, 2013

 

notre troisième cerveau

 

 

 

 

 

 

Le désir mimétique :

entre psychopathologie et neurosciences

Colloque organisé par l'Association française de Psychiatrie,

11 mars 2016

Les actes du colloque seront publiés par l'Association française de psychiatrie.

Affiche du colloque

 

Douze leçons sur le christianisme

​CONFERENCE DE JAMES ALISON

DEBAT AVEC JEAN-LOUIS SCHLEGEL ET DAVID ROURE

16 février 2016

Centre Bernanos (Paris)

 

James

 

 

 

 

James Alison est  théologien catholique anglais. Il est reconnu pour  ses travaux sur les applications de la théorie mimétique de René Girard à la théologie. Il a étudié chez les Dominicains à Oxford.  

Après son livre paru en  Il vient de faire paraître aux Editions Desclee de Brower : « Douze leçons sur le christianisme ».

 

Après une présentation de son ouvrage "Douze leçons sur le Christianisme",James Alison discutera des thèmes avec Jean-Louis Schlegel, rédacteur à Esprit, et le Père David Roure, collaborateur de La Croix.

 

"Ces « leçons » sont une très agréable surprise, sur la forme et le fond. Très lisibles, très alertes, bourrées de comparaisons et d’images parlantes, non dépourvues d’humour anglo-saxon, elles ont sur le lecteur un effet entraînant qui manque, hélas, à beaucoup de livres de théologie même « bons », mais souvent gris et bas comme un ciel de novembre. En même temps, sur le fond c’est bien un livre de théologie, à l’occasion « conceptuel », que propose J. Alison – et aussi un livre « spirituel », où le lien entre ce qu’on pourrait appeler le « mystère de la foi » et ses conséquences concrètes pour le croyant (son corps, ses sentiments, ses attitudes, son espérance, sa joie et peut-être même ses tristesses, son action et sa prière…) ne se perd jamais.

 

Cette dimension « existentielle » omniprésente est due aussi au commentaire, très vivant et coloré, original aussi, de textes bibliques et évangéliques aussi dérangeants que consolants, qui illustrent chaque étape du parcours (à commencer par le premier, vraiment magnifique, des « pèlerins d’Emmaüs »).

 

Alison est un « girardien », marqué donc par la « théorie mimétique » de René Girard, qu’il l’utilise avec discrétion et sans lourdeur alors même qu’elle est omniprésente et que son livre en montre toute la justesse et la fécondité. Particulièrement frappantes et « libérantes », à cet égard, les nombreuses pages où il désigne et décrit l’une des grandes maladies du christianisme : le ressentiment, le désir de vengeance et leurs multiples miasmes, ainsi que les voies pour sortir de ce cercle maléfique. Emblématique de ce programme, le titre du dernier chapitre : « Qu’est-ce qu’habiter un commandement non moralisant ? » Jean-Louis Schlegel


Ecouter

 

 

Vidéo (7mn) : Interview de James Alison sur sa relation à l'oeuvre de René Girard

 

 

 

Vidéo  (19mn) : Intervention de René Girard à la  conférence/ débat clôturant la « Chaire René Girard 2009 » au Collège des Bernardins :"Fécondité de la pensée de René Girard pour le christianisme"

 

 

 

James

   

 

 

Le sacrifice à l'aube de la sédentarisation -

René Girard et le site néolithique de Catalhöyük

​CONFERENCE DE BENOIT CHANTRE

 

2 février 2016

Ecole Nationale des Chartes

Ecole des Chartes

Catlahoyuk

 
Ce colloque international est organisé par l'Association Recherches Mimétiques et l'Ecole nationale des Charte.   

 

 

 

 

 

Pour qui s’intéresse au village néolithique de Çatalhöyük, ce sont les fresques dégagées par James Mellaart en 1961 qui s’imposent – où l’on voit s’agiter et danser, autour d’un cerf, d’un auroch ou d’un sanglier surdimensionnés, une foule de chasseurs minuscules. René Girard, commentant ces images en 2008, sembla un temps privilégier la chasse au cerf. Interprétant deux d’entre elles dans le cadre de son anthropologie sacrificielle, il vit dans la violence frappant cet animal l’équivalent d’un lynchage. Le rituel cynégétique imiterait une scène originaire se répétant dès qu’une société entre en crise.


On tentera ici d’enrichir cette interprétation en la confrontant d’abord aux recherches menées par Ian Hodder, en articulant ensuite le modèle de René Girard à celui d’une anthropologie plus précisément dédiée aux images, celle de Philippe Descola. On fera alors l’hypothèse que le passage des premières cellules domestiques hantées par les morts (restes animaux et humains dissimulés dans les sols ou les murs) aux maisons habitées par les images et vidées de toutes reliques, n’a pu s’opérer que par la maîtrise du sacrifice ; en d’autres termes, grâce aux rituels de chasse et aux nombreuses pratiques sacrificielles qui marquent l’aube de la sédentarisation.


 

 

 

Hommage à René Girard

Cérémonie à l'Eglise Saint-Germain-des Prés

organisée par l'Académie française

15 février 2016

 

Hommage St Germain

 

CÉRÉMONIE ORGANISÉE PAR L'ACADÉMIE FRANÇAISE

 

en l’église Saint-Germain des Prés 
 
LUNDI 15 FÉVRIER
Concert spirituel à 16h30 

   Les Sept dernières paroles du Christ en croix de Joseph Haydn,

par le Quatuor Girard, avec la participation de Michel Serres, récitant.

 

 Messe à 17h30

​​célébrée par Monseigneur Claude Dagens.

 

 

 

 

 

 

"L'Argent" de Robert Bresson

CINE-CLUB PRESENTE PAR JERÔME THELOT

27 janvier 2012
BnF

 

 

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Yvon est injustement accusé d'avoir tenté d'écouler de faux-billets, ce qui lui vaut un procès et la perte de son emploi. Après s'être rendu complice d'un braquage, il est condamné à trois ans de prison. Il subit de dures épreuves : sa fille meurt de maladie et sa compagne le quitte. Le spectateur assiste à la chute du protagoniste, qui en vient à commettre les pires crimes. Cette issue tragique est présentée comme la conséquence d'une injustice originelle, elle-même due à l'appât du gain.

 

Jérôme Thélot est professeur de littérature française à l'université de Lyon III. Profondément marqué par l'œuvre d’Yves Bonnefoy, mais aussi par celles de René Girard, il élargit son approche de la littérature par l’inclusion des arts plastiques, en particulier de la photographie. Il a notamment publié Au commencement était la faim (2005), L’Immémorial. Etudes sur la poésie moderne (2011) .

 

 

 

 
Dernière modification : 26/02/2020